Le podcast de Radio France intitulé « Faut-il craindre un laisser-faire sur la reconnaissance faciale », explore les implications croissantes de la technologie de reconnaissance faciale, mettant en lumière les risques pour les libertés individuelles et la vie privée. L’émission se penche sur le contexte politique et législatif actuel, incluant les débats au Parlement européen et les initiatives du Sénat français, tout en considérant les pressions des industries technologiques, autrement appelées « lobbies ». Le podcast souligne également les défis liés à l’utilisation de ces technologies en termes de surveillance et de respect des droits de l’homme, en prenant en compte les points de vue de différentes institutions, dont la CNIL.

Reconnaissance faciale : Sénat et Parlement Européen

Au Parlement européen, les discussions sur la reconnaissance faciale se concentrent sur la réglementation de cette technologie dans le cadre de la proposition de loi sur l’IA. Cette proposition attire une attention particulière de par ses implications sur les droits fondamentaux. Le Parlement examine les aspects juridiques et éthiques de l’utilisation de la reconnaissance faciale, en tenant compte des inquiétudes liées à son déploiement dans divers contextes.

En France, le Sénat a effectué des avancées notables concernant la reconnaissance faciale. Un rapport d’information présenté par la commission des lois propose 30 mesures pour limiter les risques d’une société de surveillance, établis par l’utilisation de la reconnaissance biométrique dans les espaces publics. Ces mesures visent à fixer des limites claires pour l’utilisation non consentie de la reconnaissance faciale, dans le but de prévenir une société de surveillance omniprésente. La commission insiste sur l’interdiction de catégoriser et de noter les individus sur la base de données biométriques, ainsi que sur la reconnaissance à distance.

Un article de l’Obs du 14 juin 2023 met en évidence un décalage entre l’approche régulatrice de l’UE et la tendance française à la surveillance. Alors que le Parlement européen favorise une régulation stricte de l’IA, y compris la reconnaissance faciale, le Sénat français a voté une loi autorisant l’expérimentation de cette technologie dans la lutte contre le terrorisme. Ce contraste montre les divergences entre la protection des données personnelles et des droits individuels, et les besoins sécuritaires.

Les inquiétudes liées à l’utilisation de la reconnaissance faciale concernent la fin de l’anonymat et la vie privée, ainsi que le risque de discrimination et l’augmentation des erreurs. La proposition de loi française, si elle est adoptée, pourrait créer un précédent pour une utilisation plus étendue de la reconnaissance faciale, soulevant des questions sur les limites acceptables des technologies de surveillance.

Reconnaissance Faciale : la proposition liberticide de Laurent Wauquiez

Enfin, un article sur le site de France Inter aborde la proposition de Laurent Wauquiez de tester la reconnaissance faciale près des lycées, suite à l’attentat d’Arras. Cette idée, bien qu’ayant pour objectif d’identifier les personnes surveillées pour radicalisation terroriste, suscite des débats éthiques et démocratiques. Bastien Le Querrec, juriste à la Quadrature du Net, souligne les risques de cette technologie, tant en termes d’efficacité que de respect de la vie privée et des libertés individuelles. La proposition de Wauquiez risque de mener à une surveillance plus large et systématique dans l’espace public, un glissement dangereux vers une société de surveillance accrue.

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