Les enjeux

Les nanosciences et nanotechnologies, ou NST, peuvent être définies comme l’ensemble des études et des procédés de fabrication et de manipulation de structures (électroniques, chimiques), de dispositifs et de systèmes matériels à l’échelle du nanomètre (nm), ce qui est l’ordre de grandeur de la distance entre deux atomes (Wikipedia).
Les NST ouvrent de nouveaux champs de recherche pour des disciplines telles que l’optique, la biologie, la mécanique, la microtechnologie et la médecine. Leurs applications s’étendent des simples matériaux à tout le spectre du vivant. Elles représentent un espoir très important, notamment pour les applications médicales

Effets sur l’ADN

En perspective : la modification de nos séquences d’ADN

Il n’en demeure pas moins que les nanomatériaux ont été reconnus comme toxiques pour les tissus humains et les cellules en culture. Issues de la recherche, les nanoparticules seraient en effet susceptibles d’endommager et de modifier nos séquences d’ADN. Autant dire qu’avec les nanotechnologies et les nanoparticules nous jouons aux apprentis sorciers, car même les chercheurs en ignorent encore les effets réels sur  notre santé.

Du poison dans les rayons du supermarché ?

Et pourtant on commence à trouver des nanoparticules vraiment partout dans la grande distribution. C’est à tel point que de nombreux produits de consommation courante, comme certaines crèmes solaires, produits cosmétiques, aliments dont la saveur est augmentée et bien d’autres encore,  en contiennent déjà, sans que nous en soyons pour autant conscients. Tous autant que  nous sommes pouvons être certains d’en avoir déjà consommé.

Il se pourrait que nous nous trouvions à terme face à un scandale sanitaire plus important que celui de l’amiante, car à plus grande échelle. D’autre part nous ne sommes pas capables aujourd’hui scientifiquement d’évaluer les effets des nanoparticules sur notre santé. Même si certaines applications, notamment en médecine sont prometteuses, nous ne sommes pas capables non plus de dire quelles mutations génétiques ces particules sont susceptibles d’entraîner dans notre corps comme dans notre cerveau.

Des subventions très importantes

Les nanotechnologies bénéficient pourtant de subventions de plusieurs milliards d’euros et dollars en recherche et développement car elles constituent un espoir important dans le champ des applications médicales notamment. L’Union Européenne par exemple a accordé 1,3 milliard d’euros de subventions à la recherche sur les NST dans une période allant de 2002 à 2006 et 3,5 milliards d’euros pendant la période 2007-2013.

La grande distribution ne respecte pas toujours les règles

Aujourd’hui non seulement la recherche se poursuit à plus grande échelle encore, mais on dénombre de plus en plus de produits qui contiennent des nanoparticules. Elles sont un enjeu économique énorme pour la grande distribution. Et bien que la réglementation européenne impose aux fabricants de signaler leur présence dans les produits de consommation courante par la mention « nano » dans les composants du produits, bien peu s’y conforment.

Les nanoparticules se dissimulent parfois derrière un additif comme le E171 qu’on trouve dans quantités de sucreries. Dans un communiqué en début de cette année, l’UFC Que Choisir indique qu’elle a analysé en particulier certains additifs présents dans 16 produits de grandes marques. Dioxyde de titane (TiO2, un additif utilisé pour blanchir et intensifier la brillance de confiseries ou les dentifrices), dioxyde de silicium ou encore oxydes de fer et de zinc (utilisés comme colorants) : « 100% des produits analysés contiennent des nanoparticules », affirme le communiqué. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises : on trouve également des nanoparticules, notamment d’argent, dans toutes sortes de tissus innovants : anti-odeur, chauffants, hydratants… (sous-vêtements, t-shirts, chaussettes, vêtements de sport) vendus par la grande distribution.

Même des médicaments courants comme le Doliprane, l’Efferalgan ou le Nurofen contiennent du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules potentiellement cancérogènes.

Des conséquences importantes pour l’environnement

La nanotoxicologie étudie les risques environnementaux et sanitaires liés aux nanotechnologies. C’est un champ de recherche qui va de pair avec le développement des nanotechnologies et dont nous ne saurions nous passer.

En effet, la dissémination à large échelle de nanoparticules dans l’environnement est effectivement centrale sur le plan éthique et doit demeurer un point de vigilance dès aujourd’hui et dans les années à venir.